La France prépare un boom de l’œnotourisme
Crédits: par Devis Saverot in La revue des vins de France
Des hôtels et des caves mieux hiérarchisés pour la qualité de leur accueil, des dégustations de vin au château de Chambord ou à l’abbaye de Cluny : la France se décarcasse pour mieux s’occuper des touristes passionnés par le vin. Par Denis Saverot
La création d’une chaire spécialement dédiée au tourisme du vin au sein de la prestigieuse université de la Sorbonne, une hiérarchisation claire et accessible des meilleurs sites à visiter en France, des dégustations de vin enfin autorisées dans de grands monuments publics tels Chambord et même une fête nationale de l’œnotourisme: c’est une vraie mise en scène du vin et de sa culture que s’apprête à annoncer ce 20 novembre Hervé Novelli, président du Conseil supérieur de l’Œnotourisme, au Palais des Congrès de Paris.
Ces premières Assises nationales de l’Œnotourisme seront l’occasion de souligner le potentiel du vignoble et du vin dans le développement du tourisme, activité aujourd’hui essentielle en France. Du « Beaujolais des Pierres Dorées » à « Limoux, Vignoble d’Histoire et de Légende », plus de 70 territoires en France sont aujourd’hui labellisés Vignobles et Découvertes, offrant aux visiteurs des possibilités d’hébergement, de restauration, des visite de caves et des dégustations, etc…
4,2 MILLIONS D’ŒNOTOURISTES ÉTRANGERS EN FRANCE
Et ça marche: au total, dix millions de personnes dont 4,2 millions d’étrangers viennent chaque année découvrir la France avec cette clef d’entrée, le vin. « L’Œnotourisme répond à la montée en puissance des vacances fractionnées, plus courtes mais aussi plus thématisées: de la même façon que le golf à l’occasion de la Ryder Cup cette année ou les vieux gréements réunis pour la Grande Armada à Rouen, le vin est en train de devenir un thème de vacances courtes très apprécié, notamment par les Français, les Anglais, les Belges et les Allemands », commente Hervé Novelli qui ajoute : « Et en plus, l’œnotourisme ne porte que des valeurs positives, culturelles et chic ; il permet de sortir du dialogue mortifère avec les tenants de l’hygiénisme strict. »
DU VIN À L’ABBAYE DE FONTEVRAUD
Parmi les principaux projets annoncés ce 20 novembre, le lancement d’une hiérarchie lisible des meilleures caves, hôtels ou musées à visiter. Ces sites seront demain assortis sur Internet et dans les guides d’une grappe, de deux grappes ou de trois grappes. Une première mondiale qui distinguera la France de ses concurrents, l’Italie et l’Espagne. Autres idées : la création d’une chaire dédiée à l’Œnotourisme à la Sorbonne et le développement de BTS Œnotourisme, ou encore l’ouverture d’espaces de dégustation de vin dans des sites publics tels le châteaux de Chambord, l’abbaye royale de Fontevraud, celle de Cluny, « un peu à la façon de ce que propose déjà le Palais des Papes à Avignon. »
Hervé Novelli fait partie de ces hommes politiques qui voient loin: lui qui avait créé le Conseil Supérieur de l’Œnotourisme en 2009 alors qu’il était secrétaire d’État au Tourisme de François Fillon a eu le bonheur d’en prendre… la présidence près de dix plus tard, en 2017. À titre bénévole assure-t-il: maire de Richelieu, près de Chinon, Hervé Novelli ne manque pas ressources : il est aussi senior adviser au sein du fond d’investissement britannique Bridgepoint et à ce titre administrateur de la Compagnie du Ponant. Connaissant parfaitement les enjeux de l’œnotourisme, les arcanes de l’administration et les dessous de la machinerie gouvernementale, il a pu faire avancer cette noble cause plus facilement, au côté de Christian Mantei, le directeur général d’Atout France.