Hausse des Vins sans indication géographique

Le vignoble des vins sans indication géographique se développera-t-il?

Crédits: Marion Sepeau Ivaldi in Vitisphère

 
2018 soufflait un anniversaire: celui des 10 ans de la réforme de l’OCM vin française qui a signé la naissance d’une nouvelle catégorie de vin, celles des sans IG. La catégorie est toujours peu visible en France.

Depuis leur création en 2008, l’Anivin, leur interprofession, se bat pour imposer leur nom: vin de France et non vin sans indication géographique. Mais 10 ans après leur création par l’OCM vitivinicole de 2008, force est de constater que les deux nomenclatures perdurent, s’affichant sur les lèvres tels un aveu partisan de la stratégie commerciale qu’il faudrait donner à la France vitivinicole. Il y a donc, dans l’Hexagone, les vins de France et les vins sans indication géographique, une seule et même catégorie pour deux ambitions stratégiques différentes: celui de l’occupation de toutes les strates du marché et celui de la création de valeur en dépit du volume. Les uns défendent de maintenir une productivité et éviter que la France ne dégringole dans le classement des pays producteurs mondiaux. Les autres misent sur la notoriété, l’image, la qualité comme trépied assurant et sécurisant le leadership mondial des vins français.

Les limitations de plantation en question

Pour leurs 10 ans, les vins de France n’ont pas connu de trêve dans cette opposition des pensées. En 2018, certaines régions, redoutant un « détournement de notoriété », ont à nouveau limité les autorisations de plantation des vins sans IG. Que s’est-il passé ? L’Alsace, la Bourgogne et la Champagne se sont vues rabrouées par le ministère de l’Agriculture concernant leur décision de limiter au maximum les autorisations de plantation. « L’administration a dit aux professionnels qu’ils ne peuvent pas invoquer le risque de détournement de notoriété pour interdire la plantation de vins sans IG en dehors de leur aire d’appellation », a relayé, Didier Josso, délégué à la filière vin de FranceAgriMer, à la suite du Conseil des vins du 14 novembre. En clair, il n’existe pas de base juridique pour interdire de planter des vignes sans IG près des appellations. La position de l’administration fait suite à un courrier de la Commission européenne rappelant à la France que les plantations de vins sans IG sont libres hors des zones délimitées des appellations. De quoi susciter, la crainte de se voir taper sur les doigts par Bruxelles. La situation n’est toujours pas, à ce jour tranchée, même après le conseil spécialisé du 20 décembre.

Dans ces conditions, 2019 verra-t-elle un virage dans la gestion des plantations de ces vins ? La Commission européenne regardera les décisions de près.