Interdit d’interdire les plantations de vignes sans IG
Crédits: Bertrand Collard in Vitisphère
Le ministère de l’agriculture s’oppose à la demande des Alsaciens, des Bourguignons et de Champenois d’interdire la plantation de vignes sans IG à proximité de leurs aires d’appellation.
Contrairement au programme prévu, le conseil des vins de FranceAgriMer n’a pas voté les demandes de limitation de plantations nouvelles de vins sans IG lors de sa réunion du 14 novembre. Didier Josso, délégué à la filière vin, a expliqué pourquoi dans des termes très diplomatiques, pour commencer : « il y a des divergences avec l’application du droit communautaire ».
« Zone d’exclusion »
Dans trois vignobles, les professionnels demandent une quasi interdiction de plantation de vins sans IG bien au-delà des aires d’appellation : en Alsace, en Bourgogne et en Champagne. En Alsace, c’est 0,1 ha pour la région. En Bourgogne, c’est 0,1 ha pour toute l’aire d’appellation plus une zone d’exclusion d’une largeur de deux communes tout autour de cette aire. Quant à la Champagne, elle demande elle aussi un cordon autour de son aire d’appellation.
« Accord unanime »
Les conseils de bassin ont validé ces demandes. « Il y a un accord unanime de toute la filière au sujet de cette zone d’exclusion, y compris du syndicat des vins sans IG », rappelle Thiébault Huber, président de la Confédération des vignerons et appellations de Bourgogne.
Mais le ministère de l’Agriculture ne l’entend pas de cette oreille. « L’administration a dit aux professionnels qu’ils ne peuvent pas invoquer le risque de détournement de notoriété pour interdire la plantation de vins sans IG en dehors de leur aire d’appellation », détaille Didier Josso. En clair, il n’existe pas de base juridique pour interdire de planter des vignes sans IG près des appellations.
« Du temps pour clarifier la réglementation »
L’an dernier déjà, le représentant du ministère de l’Agriculture au conseil des vins n’avait pas voté la demande de la Champagne. Cette année, il insiste. Voyant cela, les professionnels du conseil ont demandé du temps pour « clarifier la réglementation sur le sujet ». Reste à savoir qui des professionnels ou de l’administration va céder sur ce sujet délicat qui reviendra sur le tapis le mois prochain.