Les éleveurs de volaille espèrent voir l’origine du poulet bientôt indiquée
Crédits: AgriMutuel
Les éleveurs de volailles français espèrent la mise en place prochaine de l’obligation pour les restaurateurs d’indiquer l’origine de ces viandes servies dans leurs établissements, pour reprendre des parts de marché face à la féroce concurrence étrangère.
À la mi-octobre 2019, le gouvernement avait annoncé vouloir rendre obligatoire l’étiquetage sur l’origine de la viande dans la restauration, jusqu’ici limité à la viande de bœuf, pour tous les aliments carnés, y compris la volaille, d’ici au printemps 2020.
Cette obligation est d’ores et déjà généralisée dans les grandes surfaces et les boucheries.
« On espère que le décret va sortir au moment du salon » de l’agriculture, a déclaré Anne Richard, directrice de l’Anvol, interprofession des volailles de chair, mardi lors d’un point presse.
« Aujourd’hui, un poulet sur deux consommé en France est importé », a indiqué Paul Lopez, président de la Fédération des industries avicoles (FIA) et membre de l’Anvol. Malgré un plan de reconquête et de lourds investissements mis en place depuis deux ans, l’évolution des importations est « relativement stable », a-t-il ajouté : « on a arrêté l’hémorragie, mais ce n’est pas suffisant ».
L’interprofession est notamment frustrée de voir lui échapper la croissance de la consommation de volaille en restauration hors domicile, qui a progressé de 15 % en cinq ans.
En restauration, « on espère que le différentiel de compétitivité qu’on va de toute façon garder avec les autres sera compensé par l’affichage du mot « volaille française » qui fera que les gens la choisiront, même s’il y a un léger différentiel de prix, car ils seront rassurés parce que c’est français, d’où l’importance de l’étiquetage et du logo », a indiqué Anne Richard. L’Anvol souhaite qu’elle soit étendue aux produits transformés et à l’ensemble de l’Europe.
Elle a consenti des « investissements énormes », depuis deux ans, dans les abattoirs, à hauteur de 400 millions d’euros, ou 30 millions d’euros dans les couvoirs, pour gagner en compétitivité, selon Anne Richard, directrice de l’Anvol. En revanche, la filière est « à la peine », en ce qui concerne les poulaillers, où 200 millions d’euros ont été investis, très loin des 2,3 milliards annoncés sur cinq ans.
Deux raisons à cela : des aides de l’État qui ne sont « pas à la hauteur », et des projets « freinés » par les riverains.
Avec 18 % de volailles en plein air, et un objectif de 20 %, « par rapport à maximum 5 % dans les autres pays d’Europe », l’élevage français pense avoir presque achevé sa montée en gamme, pour les « 20 % des consommateurs qui peuvent se permettre d’acheter ce genre de volaille », a indiqué Anne Richard.