Toulouse. Le Nabuchodonosor, mythique bar à vin du centre-ville, va rouvrir ses portes
Crédits: Aurore Cros in Actu Toulouse
Le Nabuchodonosor était un bar emblématique de Toulouse, mais avait tiré le rideau en juin 2019. Benjamin et Boris, deux amis, rouvriront cet établissement ensemble en avril 2020.
Ouvert dans les années 80, le Nabuchodonosor situé au 15 Rue du Coq d’Inde, dans le quartier des Carmes de Toulouse, est un bar bien connu des spécialistes du vin, mais aussi philosophes de comptoirs, artistes et célébrités qui venaient refaire le monde autour de ses tables. Comme Claude Nougaro, qui disait de ce grand bistrot :
Ouvert dans les années 80, le Nabuchodonosor situé au 15 Rue du Coq d’Inde, dans le quartier des Carmes de Toulouse, est un bar bien connu des spécialistes du vin, mais aussi philosophes de comptoirs, artistes et célébrités qui venaient refaire le monde autour de ses tables. Comme Claude Nougaro, qui disait de ce grand bistrot :
Ici, on mange des tartines, mais on mange le vin aussi.
Francis Cabrel, Jean-Louis Aubert
D’autres artistes comme Francis Cabrel ou encore Jean-Louis Aubert du groupe Téléphone ont fait escale dans ce bar. Un esprit libertaire bien ancré que Benjamin Böhle-Roitelet et Boris Delmas, les deux repreneurs aimeraient remettre au goût du jour dans ce bar historique qui avait obtenu le droit de fumer légalement à l’intérieur. C’était aussi un bar avant-gardiste dans le milieu du vin comme l’explique Benjamin :
Dès les années 80, on a pu boire dans ce bar du vin en fût en inox comme pour la bière. Le Nabu était à l’avant-garde de ce qui se développe aujourd’hui dans des bars un peu branchés des capitales.
Pour lui, le vin amène les mots et c’est ce qu’il recherche avant tout, faire parler les gens, qu’ils rient ensemble et discutent. Sans avoir à réserver comme dans des restaurants, ils viendront ici comme dans les vieux bistrots avec une zone debout pour se parler et boire son verre de vin.
Un bar avant-gardiste dans le milieu du vin et proche de l’esprit du bistrot
Un livre a même été consacré à ce bar, « Six soupes et sept cuites » signé Luis Soriano qui reprend des discussions de comptoirs de ce bar mythique. Il est aussi l’un des premiers lieux où les gens ont pu découvrir dans les années 80, des vins sans ou avec peu d’intrants, biologiques, en biodynamie, naturels, à partager autour de discussions sur l’écologie ou des sujets sociaux dans un esprit de partage que ses nouveaux propriétaires, Benjamin et Boris, tiennent à maintenir :
Dans l’histoire du bistrot, il y a celui des comptoirs, ceux d’Angers, Saumur, Saint-Sébastien sont au départ des lieux d’échange, de partage où les gens sont debout et discutent avec des inconnus. On aimerait remettre ça au goût du jour et surtout mettre en valeur le travail de vignerons qui travaillent comme de vrais auteurs. On tient à accompagner cette nouvelle génération de vignerons qui se tourne vers le bio.
Des vins naturels pour encourager ceux qui font le pari des vins sans intrants
Benjamin et Boris avaient à cœur de choisir des produits avec un impact positif sur les sols, « essentiel aussi pour donner du goût au vin ». Les deux amis comptent par ailleurs travailler avec des producteurs dans le même état d’esprit comme Benoît Doussot, un jeune de 22 ans à l’origine de la Maison du champagne. Le jeune homme produit ce qu’il appelle « le champagne des clandestins » et aide des producteurs de sa région à aller plus loin dans leur production de raisins « dans une dynamique de territoire ».
Des vins pétillants, ou orangés, ces vins blancs vinifiés comme du vin rouge, quelques nouveautés risquent de surprendre les visiteurs comme le canard cuit au chaudron de Lendrevier dans l’Aveyron ou encore de la charcuterie de cochons élevés dans la paille, des cochons d’Apalhat de la ferme Millas. Une belle surprise les attend à la cave pour l’ouverture qui aura lieu le premier week-end d’avril.e jeune homme produit ce qu’il appelle « le champagne des clandestins » et aide des producteurs de sa région à aller plus loin dans leur production de raisins « dans une dynamique de territoire ».
Deux amis de longue date à la tête du bar
Benjamin Böhle-Roitelet et Boris Delmas sont au départ deux deux amis de longue date. Ils produisaient ensemble au départ des groupes de rock à l’époque et se retrouvent aujourd’hui autour de ce nouveau défi. Benjamin est issu du numérique et a lancé il y a quelques années Ekito, qui héberge des start-up toulousaines avant de se spécialiser dans l’intelligence artificielle. Il désire aujourd’hui « revenir les pieds sur terre » :
Souvent, les gens du milieu de l’informatique investissent dans leur domaine, je trouve ça plus intéressant de m’éloigner du virtuel et revenir à la terre, de m’intéresser à des choses plus réalistes on va dire.
Boris Delmas quant à lui a travaillé dans le soin et veut soigner les gens d’une autre manière : « Par le rire et le vin » pour le plaisir de vivre. Il est aussi l’animateur très remarqué de Vivino, un compte instagram spécialisé dans les bons vins.