Vignoble Corse: l’AOC Patrimonio fête ses 50 ans
Crédits: Hélène Battini et Christophe Giudicelli in France Bleue RCFM
L’AOC Patrimonio est la plus ancienne des appellations d’origine contrôlée viticole de Corse. Elle s’étend sur près de 400 hectares dans la région du Nebbiu et compte 43 vignerons.
Vignerons, sommeliers ou encore amateurs de vin s’étaient donnés rendez-vous à la Maison des Vins de Patrimonio, pour célébrer les 50 ans de l’AOC Patrimonio.
Parmi les personnes présentes à la Maison des Vins, Laetitia Albertini, une vigneronne atypique qui partage sa passion du vin avec son métier de pédopsychiatre. En plus de cette particularité, elle travaille son vignoble à l’ancienne « Je travaille tout à la main, il n’y a aucune mécanisation sur l’exploitation, rien de thermique, pas de tracteurs, que des chevaux de bonne volonté, _pas de levure, pas de souffre_. Je pense que je n’aurais jamais de tracteurs, jamais de machine »
Un vignoble qui se met au bio
Les trois-quarts des vignerons de Patrimono pratiquent l’agriculture biologique et le vignoble de Patrimonio est en passe de devenir intégralement bio. « Un évidence en 2018 » nous confie Marie-Charlotte Pinelli, jeune vigneronne installée dans le Nebbiu
La force de l’AOC Patrimonio, une appellation reconnue
Lionel Wojcik a créé son propre domaine à Poggio d’Oletta: « Mon père est passionné de vin, mais j’ai appris tout seul durant trois ans à Bordeaux. Ce n’est pas un métier facile, mais ça reste un métier intéressant, vous touchez à tout, le contact avec les clients, l’extérieur avec la vigne, l’intérieur avec la cave et la vinification. L’appellation Patrimonio, ça reste l’appellation forte de la Corse[…] le fait d’avoir « Patrimonio » marqué sur la bouteille c’est un plus pour les vignerons. »
L’accès au foncier reste problématique pour les vignerons
L’accès au foncier reste problématique nous dit Marina Bronzini de Caraffa qui s’est lancée dans l’aventure viticole sur la commune de Patrimonio. Passionnée par le vin, elle achète un hectare de vigne en 2007, pourtant, il lui a fallu attendre 2014 pour agrandir son exploitation « Petit à petit on a progressé, mais aujourd’hui on cherche encore. Ça reste compliqué, d’une part parce qu’il n’y a pas de terres disponibles, ou soit, il y a le problème du prix qui se pose. Quand la filière soutient un jeune dans le cadre d’une installation elle doit pouvoir être sûre de le soutenir et être sur de le soutenir dans un projet viable. C’est un petit peu le serpent qui se mord la queue, parce que comme le foncier est difficilement accessible, vous n’arrivez pas à avoir des contrats viables, si vous n’avez pas de contrats viables vous n’arrivez pas à vous installer. »